Provided by: manpages-fr-dev_4.13-4_all bug

NOM

       getrlimit, setrlimit, prlimit - Lire et écrire les limites et utilisations des ressources

SYNOPSIS

       #include <sys/time.h>
       #include <sys/resource.h>

       int getrlimit(int resource, struct rlimit *rlim);
       int setrlimit(int resource, const struct rlimit *rlim);

       int prlimit(pid_t pid, int resource, const struct rlimit *new_limit,
        struct rlimit *old_limit);

   Exigences de macros de test de fonctionnalités pour la glibc (consulter feature_test_macros(7)) :

       prlimit(): _GNU_SOURCE

DESCRIPTION

       Les  appels  système  getrlimit()  et  setrlimit() lisent ou écrivent les limites des ressources système.
       Chaque ressource a une limite souple et une limite stricte définies par la structure rlimit :

           struct rlimit {
             rlim_t rlim_cur; /* limite souple */
             rlim_t rlim_max; /* limite stricte (plafond
                                 de rlim_cur) */
           };

       La limite souple est la valeur que le noyau prend en compte pour la ressource correspondante.  La  limite
       stricte agit comme un plafond pour la limite souple : un processus non privilégié peut seulement modifier
       sa limite souple dans l'intervalle entre zéro et la limite stricte, et diminuer (de manière irréversible)
       sa  limite stricte. Un processus privilégié (sous Linux : un processus ayant la capacité CAP_SYS_RESOURCE
       dans l'espace de noms initial de l'utilisateur) peut modifier ses deux limites à sa guise.

       La valeur RLIM_INFINITY indique une limite infinie pour la ressource (aussi  bien  pour  getrlimit()  que
       pour setrlimit()).

       Le paramètre resource doit être l'un des éléments suivants :

       RLIMIT_AS
              Taille  maximale  de  la  mémoire  virtuelle  du  processus (espace d'adressage). Cette limite est
              exprimée en octets et est arrondie à la taille inférieure de la page système. Cette limite affecte
              les appels à brk(2), mmap(2) et mremap(2), qui échouent avec l'erreur ENOMEM en cas de dépassement
              de cette limite. De même, l'extension automatique de la pile échouera (et générera un SIGSEGV  qui
              tuera  le  processus  si  aucune  pile alternative n'a été définie par un appel à sigaltstack(2)).
              Comme cette valeur est de type long, sur les machines où le type long est sur 32 bits, soit  cette
              limite est au plus 2 GiB, soit cette ressource est illimitée.

       RLIMIT_CORE
              Taille  maximale  d'un  fichier core (consulter core(5)) qu'un processus peut générer. Lorsqu'elle
              vaut zéro, aucun fichier d'image noyau (Ndt : core dump) n'est créé. Lorsqu'elle ne vaut pas zéro,
              les fichiers d'image noyau plus grands sont tronqués à cette taille.

       RLIMIT_CPU
              Limite de temps CPU en secondes consommable par le processus. Lorsqu'un  processus  atteint  cette
              limite  souple, il reçoit le signal SIGXCPU. L'action par défaut pour ce signal est la terminaison
              du processus. Mais le signal peut être capturé et le  gestionnaire  peut  rendre  le  contrôle  au
              programme  principal. Si le processus continue à consommer du temps CPU, il recevra SIGXCPU toutes
              les secondes jusqu'à atteindre la limite stricte, où il recevra SIGKILL. (Ce dernier point  décrit
              le  comportement  de  Linux.  Les implémentations varient sur la façon de traiter le processus qui
              continue à consommer du temps  CPU  après  dépassement  de  sa  limite  souple.  Les  applications
              portables  qui doivent capturer ce signal devraient prévoir une terminaison propre dès la première
              réception de SIGXCPU.)

       RLIMIT_DATA
              Taille maximale du segment de données d'un processus (données initialisées, non  initialisées,  et
              tas).  Cette  limite est indiquée en octets et arrondie à la taille inférieure de la page système.
              Cette limite affecte les appels brk(2), sbrk(2) et (depuis Linux 4.7) mmap(2)) qui  échouent  avec
              l'erreur ENOMEM si la limite souple est dépassée.

       RLIMIT_FSIZE
              Taille  maximale,  en octets, d'un fichier que le processus peut créer. Les tentatives d'extension
              d'un fichier au‐delà de cette limite aboutissent à un signal SIGXFSZ. Par défaut ce signal termine
              le processus, mais il peut être capturé, et dans ce cas  l'appel  système  concerné  (par  exemple
              write(2), truncate(2)) échoue avec l'erreur EFBIG.

       RLIMIT_LOCKS (Linux 2.4.0 à 2.4.24)
              Limite pour le nombre combiné de verrous flock(2) et fcntl(2) que le processus peut établir.

       RLIMIT_MEMLOCK
              Le  nombre maximal d'octets de mémoire que le processus peut verrouiller en RAM. En pratique cette
              limite est arrondie vers le bas au multiple de la taille de page  le  plus  proche.  Cette  limite
              affecte  mlock(2)  et mlockall(2) ainsi que l'opération MAP_LOCKED de mmap(2). Depuis Linux 2.6.9,
              elle affecte aussi l'opération SHM_LOCK de shmctl(2), où elle limite le nombre total d'octets dans
              des segments de mémoire partagée (consultez shmget(2)) que l'UID réel du processus  appelant  peut
              verrouiller.  Les verrous SHM_LOCK de shmctl(2) sont comptés séparément des verrous de mémoire par
              processus établis  par  MAP_LOCKED  de  mlock(2),  mlockall(2)  et  mmap(2) ;  un  processus  peut
              verrouiller des octets jusqu'à cette limite dans ces deux catégories.

              Dans  les  noyaux  Linux  antérieurs  au 2.6.9, cette limite contrôlait la quantité de mémoire qui
              pouvait être verrouillée par un processus privilégié. Depuis  Linux 2.6.9,  il  n'existe  plus  de
              limite  de  quantité  de mémoire verrouillable par un processus privilégié, cette limite gère donc
              plutôt la quantité de mémoire qu'un processus non privilégié peut verrouiller.

       RLIMIT_MSGQUEUE (depuis Linux 2.6.8)
              Indique la limite du nombre d'octets pouvant être alloués pour les files de  messages  POSIX  pour
              l'UID  réel  du  processus  appelant.  Cette  limite est appliquée pour mq_open(3). Chaque file de
              message créée par l'utilisateur se calcule (jusqu'à sa destruction) par rapport à la limite via la
              formule suivante :

                  Depuis Linux 3.5 :

                      bytes = attr.mq_maxmsg * sizeof(struct msg_msg) +
                              min(attr.mq_maxmsg, MQ_PRIO_MAX) *
                                    sizeof(struct posix_msg_tree_node)+
                                              /* Pour le dépassement */
                              attr.mq_maxmsg * attr.mq_msgsize;
                                              /* Pour les données du message */

                  Linux 3.4 et antérieur :

                      bytes = attr.mq_maxmsg * sizeof(struct msg_msg *) +
                                              /* Pour le dépassement  */
                              attr.mq_maxmsg * attr.mq_msgsize;
                                              /* Pour les données de message */

              où attr est la structure mq_attr passée comme quatrième  argument  à  mq_open(3),  et  msg_msg  et
              posix_msg_tree_node sont les structures internes du noyau.

              Le  terme  de  « dépassement »  de  la  formule représente les octets de dépassement nécessaires à
              l'implémentation. Ce dépassement assure que l'utilisateur ne peut pas créer un nombre illimité  de
              messages vides (ces messages consomment tout de même de la mémoire système).

       RLIMIT_NICE (depuis Linux 2.6.12, consultez la section BOGUES ci‐dessous)
              Indique   un  plafond  pour  la  valeur  de  politesse  du  processus  pouvant  être  définie  par
              setpriority(2) ou nice(2). Le plafond réel pour la valeur de politesse est calculé par la  formule
              20 - rlim_cur.  La  plage  utile pour cette limite est ainsi de 1 (pour une valeur de politesse de
              19) à 40 (pour une valeur de politesse de -20). Cette bizarrerie est nécessaire  car  des  nombres
              négatifs  ne  peuvent pas être utilisés comme limite de ressource, en raison de leur signification
              souvent particulière. Par exemple, RLIM_INFINITY est souvent la même chose que -1.  Pour  plus  de
              détails sur la valeur de politesse, consultez sched(7).

       RLIMIT_NOFILE
              Valeur  supérieure de 1 au nombre maximal de descripteurs de fichier que peut ouvrir ce processus.
              Les tentatives d'ouverture (open(2), pipe(2),  dup(2),  etc)  dépassant  cette  limite  renverront
              l'erreur EMFILE (historiquement, cette limite était appelée RLIMIT_OFILE sur les BSD).

              Depuis  Linux  4.5,  cette  limite  définit également le nombre maximal de descripteurs de fichier
              qu'un processus non privilégié (sans la capacité CAP_SYS_RESOURCE) peut détenir « en vol » sur les
              autres processus, en les passant à travers des sockets du domaine UNIX. Cette limite s'applique  à
              l'appel système sendmsg(2). Pour plus de détails, voir unix(7).

       RLIMIT_NPROC
              Limite  du  nombre  de  processus  étendus  (ou,  plus  précisément,  sur  Linux, de threads) pour
              l'identifiant de l'utilisateur réel du  processus  appelant.  Tant  que  le  nombre  en  cours  de
              processus  appartenant  à l'identifiant de l'utilisateur réel du processus est supérieur ou égal à
              cette limite, fork(2) échoue avec l'erreur EAGAIN.

              La limite RLIMIT_NPROC n'est pas gérée pour les processus qui ont  la  capacité  CAP_SYS_ADMIN  ou
              CAP_SYS_RESOURCE.

       RLIMIT_RSS
              Indique  la  limite  (en  octets) pour la taille de l'ensemble résident du processus (le nombre de
              pages de mémoire virtuelle en RAM). Cette limite n'a d'effet que sous Linux 2.4.x  où  x < 30,  et
              n'affecte que les appels madvise(2) indiquant MADV_WILLNEED.

       RLIMIT_RTPRIO (depuis Linux 2.6.12, mais consultez BOGUES)
              Indique  un  plafond  pour  la  priorité  temps‐réel  pouvant  être  appliquée  au  processus  par
              sched_setscheduler(2) et sched_setparam(2).

              Pour plus de détails sur les règles d'ordonnancement en temps réel, voir sched(7)

       RLIMIT_RTTIME (depuis Linux 2.6.25)
              Indique une limite de la quantité de temps (en microsecondes) CPU qu'un processus  ordonnancé  par
              une politique d'ordonnancement temps réel peut consommer sans provoquer un appel système bloquant.
              Pour  les  besoins  de  cette limite, le décompte du temps CPU qu'il a consommé est remis à zéro à
              chaque fois qu'un processus exécute un appel système bloquant. Le décompte du temps CPU n'est  pas
              remis  à  zéro  si  le  processus continue d'essayer d'utiliser le CPU mais est préempté, ou si sa
              tranche de temps expire, ou s'il appelle sched_yield(2).

              Quand la limite douce est atteinte, un signal SIGXCPU est envoyé au  processus.  Si  le  processus
              attrape  ou  ignore  ce  signal et continue à consommer du temps CPU, alors un signal SIGXCPU sera
              généré une fois par seconde jusqu'à ce que la  limite  stricte  soit  atteinte,  ce  qui  provoque
              l'envoi d'un signal SIGKILL au processus.

              L'objectif de cette limite est d'empêcher un processus temps réel fou de bloquer le système.

              Pour plus de détails sur les règles d'ordonnancement en temps réel, voir sched(7)

       RLIMIT_SIGPENDING (depuis Linux 2.6.8)
              Spécifie la limite du nombre de signaux pouvant être mis en attente pour l'identifiant utilisateur
              réel  du processus appelant. La vérification de cette limite prend en compte à la fois les signaux
              classiques  et  les  signaux  temps‐réel.  Cependant,  cette  limite  n'est  appliquée  que   pour
              sigqueue(3) ;  il  est toujours possible d'utiliser kill(2) pour mettre en attente une instance de
              tout signal qui n'est pas déjà en attente pour le processus.

       RLIMIT_STACK
              La taille maximale de la pile du processus, en octets. Une fois cette limite atteinte,  un  signal
              SIGSEGV  est  déclenché. Pour gérer ce signal, le processus doit utiliser une pile spécifique pour
              signaux (sigaltstack(2)).

              Depuis Linux 2.6.23, cette limite détermine  également  la  quantité  d'espace  utilisé  pour  les
              paramètres  et  les  variables  d'environnement  du  processus ;  consultez execve(2) pour plus de
              détails.

   prlimit()
       L'appel système prlimit()  spécifique à Linux combine et étend  les  fonctionnalités  de  setrlimit()  et
       getrlimit(). Il peut être utilisé pour affecter ou récupérer les limites de ressources de tout processus.

       Le paramètre resource a le même sens que dans setrlimit() et getrlimit().

       Si  le  paramètre  new_limit  ne  vaut  pas  NULL,  alors la structure rlimit vers laquelle il pointe est
       utilisée pour affecter de nouvelles valeurs  aux  limites  souples  et  strictes  pour  resource.  Si  le
       paramètres  old_limit  ne  vaut  pas  NULL,  alors  un  appel  à  prlimit() qui réussit place les limites
       antérieures souples et strictes pour resource dans la structure rlimit pointée par old_limit.

       L'argument pid spécifie l'identifiant du processus sur lequel l'appel agit. Si pid vaut 0, alors  l'appel
       s'applique  au processus appelant. Pour positionner ou interroger les ressources d'un processus autre que
       lui-même, l'appelant doit avoir la  capacité  CAP_SYS_RESOURCE  dans  l'espace  de  noms  utilisateur  du
       processus dont les limites de ressources vont être modifiées ou bien les identifiants d'utilisateur réel,
       effectif  et  le set-UID sauvé du processus cible doivent correspondre à l'identifiant d'utilisateur réel
       de l'appelant et les identifiants de groupe réel et effectif et  le  set-GID  sauvé  du  processus  cible
       doivent correspondre à l'identifiant de groupe réel de l'appelant.

VALEUR RENVOYÉE

       Ces  appels  système renvoient 0 en cas de succès ou -1 en cas d'échec, auquel cas errno contient le code
       d'erreur.

ERREURS

       EFAULT L'un des arguments pointe en dehors de l'espace d'adressage accessible.

       EINVAL La valeur spécifiée dans resource  n'est  pas  autorisée ;  ou,  pour  setrlimit()  ou  prlimit(),
              rlim->rlim_cur est plus grand que rlim->rlim_max.

       EPERM  Un  processus non privilégié a essayé d’augmenter la limite stricte ; la capacité CAP_SYS_RESOURCE
              est nécessaire pour faire cela.

       EPERM  L'appelant a essayé d'augmenter la limite stricte RLIMIT_NOFILE au-delà de celle maximale  définie
              dans /proc/sys/fs/nr_open (voir proc(5))

       EPERM  (prlimit())  Le  processus  appelant  n'avait  pas  les droits pour fixer des limites au processus
              indiqué par pid.

       ESRCH  Impossible de trouver un processus dont l'identifiant est indiqué par pid.

VERSIONS

       L'appel système prlimit() est disponible depuis Linux 2.6.36 ; la prise  en  charge  dans  la  glibc  est
       disponible depuis la version 2.13.

ATTRIBUTS

       Pour une explication des termes utilisés dans cette section, consulter attributes(7).
       ┌─────────────────────────────────────┬──────────────────────┬─────────┐
       │ InterfaceAttributValeur  │
       ├─────────────────────────────────────┼──────────────────────┼─────────┤
       │ getrlimit(), setrlimit(), prlimit() │ Sécurité des threads │ MT-Safe │
       └─────────────────────────────────────┴──────────────────────┴─────────┘

CONFORMITÉ

       getrlimit(), setrlimit() : POSIX.1-2001, POSIX.1-2008, SVr4, 4.3BSD.

       prlimit() : spécifique à Linux.

       RLIMIT_MEMLOCK et RLIMIT_NPROC proviennent de BSD et ne sont pas définis dans POSIX.1 ; ils sont présents
       dans  les  BSD  et  Linux,  mais  dans peu d'autres implémentations. RLIMIT_RSS vient de BSD et n'est pas
       défini dans POSIX.1 ; cependant, il est présent sur  la  plupart  des  implémentations.  RLIMIT_MSGQUEUE,
       RLIMIT_NICE, RLIMIT_RTPRIO, RLIMIT_RTTIME et RLIMIT_SIGPENDING sont spécifiques à Linux.

NOTES

       Un  processus  enfant  créé  avec  fork(2)  hérite des limites de ressource de son parent. Les limites de
       ressource sont préservées à travers un execve(2).

       Les limites de ressource sont des attributs par processus partagés par tous les threads d'un processus.

       Descendre la limite souple d'une ressource en dessous de l'actuelle utilisation par le processus de cette
       ressource fonctionne (mais cela empêchera le processus  d'augmenter  ultérieurement  sa  consommation  de
       cette ressource).

       On  peut définir les limites de ressource de l'interpréteur de commandes en utilisant la commande interne
       ulimit (limit dans csh(1)). Les limites de ressource de l'interpréteur de commandes sont héritées par les
       processus qu'il crée pour exécuter les commandes.

       À partir de Linux 2.6.24, les limites de ressource de n'importe quel processus peuvent être examinées  en
       consultant /proc/[pid]/limits ; consultez proc(5).

       Les systèmes anciens fournissent une fonction vlimit() qui remplit le même rôle que setrlimit(). Pour des
       raisons  de  compatibilité  ascendante,  la  glibc  fournit  aussi une fonction vlimit(), mais toutes les
       nouvelles applications devraient utiliser setrlimit().

   Différences entre la bibliothèque C et l'ABI du noyau
       A partir de la version 2.13, les fonctions d'enrobage getrlimit() et setrlimit() de la glibc  n'appellent
       plus les appels systèmes correspondant, mais utilisent prlimit(), pour les raisons indiquées dans BUGS.

       Le  nom  de  la  fonction  enveloppe  dans  la  glibc  est  prlimit() ;  l'appel  système sous-jacent est
       prlimit64().

BOGUES

       Dans les noyaux Linux plus anciens, les signaux SIGXCPU et SIGKILL envoyés lorsqu'un processus  dépassait
       les  limites  souples  et  strictes  pour  RLIMIT_CPU  étaient envoyés une seconde (CPU) plus tard qu'ils
       n'auraient dû l'être. Cela a été corrigé dans le noyau 2.6.8.

       Dans les noyaux de la série 2.6 antérieurs à 2.6.17, une limite RLIMIT_CPU à 0 est interprétée par erreur
       comme « pas de limite » (comme RLIM_INFINITY). Depuis Linux 2.6.17, définir la limite à  0  a  un  effet,
       mais la limite est en fait d'une seconde.

       En  raison  d'un  bogue  du  noyau,  RLIMIT_RTPRIO ne marche pas dans le noyau 2.6.12 ; le problème a été
       corrigé dans le noyau 2.6.13.

       Dans le noyau 2.6.12, il y avait une différence  de  1  entre  les  valeurs  de  priorité  renvoyées  par
       getpriority(2) et RLIMIT_NICE. Du coup, la limite réelle pour la valeur de politesse était calculée comme
       19 - rlim_cur. Cela est corrigé depuis le noyau 2.6.13.

       A  partir  de  Linux  2.6.12,  si  un processus atteint sa limite souple RLIMIT_CPU et qu'il dispose d'un
       gestionnaire pour SIGXCPU, alors en plus d'invoquer le gestionnaire  de  signal,  le  noyau  augmente  la
       limite  souple  d'une  seconde.  Ce comportement se répète si le processus continue de consommer du temps
       processeur, jusqu'à ce que la limite stricte soit atteinte, auquel cas le  processus  est  tué.  D'autres
       implémentations  ne modifient pas la limite souple RLIMIT_CPU de cette façon, et le comportement de Linux
       n'est alors probablement pas conforme aux standards ;  pour  cette  raison,  les  applications  portables
       doivent éviter de tabler sur ce comportement. La limite propre à Linux RLIMIT_RTTIME se comporte de façon
       analogue lorsque la limite souple est atteinte.

       Les  noyaux  antérieurs à 2.4.22 ne détectaient pas l'erreur EINVAL pour setrlimit() quand rlim->rlim_cur
       était plus grand que rlim->rlim_max.

       Pour des raisons de compatibilité, Linux ne renvoie pas d'erreur quand une tentative de positionnement de
       RLIMIT_CPU a échoué.

   Représentation des limites de ressources de grande taille sur les plate-formes 32 bits
       Les fonctions d'enrobage de la glibc getrlimit() et setrlimit() utilisent un type 64 bits rlim_t,  et  ce
       même  sur les plateformes 32 bits. Cependant, le type rlim_t utilisé dans les appels systèmes getrlimit()
       et setrlimit() est en fait un unsigned long (de 32 bits). De plus, sur Linux, le noyau traite les limites
       de ressources sur les systèmes 32 bits au moyen du type unsigned long. Un type 32 bits n'est pourtant pas
       assez grand. Dans le cas présent, la limite la plus pertinente est RLIMIT_FSIZE, qui  indique  la  taille
       maximum  que  peut atteindre un fichier : pour être utilisable, cette limite doit être représentée par un
       type de la même taille que celui utilisé pour représenter les positions de curseur dans le fichier —c'est
       à dire, de la taille d'un off_t 64 bits (en considérant que le programme  a  été  compilé  avec  l'option
       _FILE_OFFSET_BITS=64).

       Pour contourner cette limitation du noyau, si un programme tente d'affecter à une limite de ressource une
       valeur  trop grande pour être représentée par un type unsigned long de 32 bits, la fonction d'enrobage de
       la glibc setrlimit() change implicitement la  valeur  de  la  limite  en  RLIM_INFINITY.  Autrement  dit,
       l'affectation de la limite de ressource n'est pas prise en compte, et cela sans aucune notification.

       Depuis  la version 2.13, la glibc contourne ces limitations des appels système getrlimit() et setrlimit()
       en implémentant les fonctions setrlimit() et getrlimit() qui font appel à prlimit().

EXEMPLES

       Le programme ci-dessous démontre l'utilisation de prlimit().

       #define _GNU_SOURCE
       #define _FILE_OFFSET_BITS 64
       #include <stdint.h>
       #include <stdio.h>
       #include <time.h>
       #include <stdlib.h>
       #include <unistd.h>
       #include <sys/resource.h>

       #define errExit(msg) do { perror(msg); exit(EXIT_FAILURE); \
                               } while (0)

       int
       main(int argc, char *argv[])
       {
           struct rlimit old, new;
           struct rlimit *newp;
           pid_t pid;

           if (!(argc == 2 || argc == 4)) {
               fprintf(stderr, "Usage: %s <pid> [<nouvelle-limite-souple> "
                       "<nouvelle-limite-stricte>]\n", argv[0]);
               exit(EXIT_FAILURE);
           }

           pid = atoi(argv[1]);        /* PID du processus cible */

           newp = NULL;
           if (argc == 4) {
               new.rlim_cur = atoi(argv[2]);
               new.rlim_max = atoi(argv[3]);
               newp = &new;
           }

           /* Définir la limite de temps CPU du processus cible ;
              récupérer et afficher la limite de temps CPU antérieure */

           if (prlimit(pid, RLIMIT_CPU, newp, &old) == -1)
               errExit("prlimit-1");
           printf("Limites précédentes : souple=%jd; stricte=%jd\n",
                   (intmax_t) old.rlim_cur, (intmax_t) old.rlim_max);

           /* Récupérer et afficher la nouvelle limite de temps CPU */

           if (prlimit(pid, RLIMIT_CPU, NULL, &old) == -1)
               errExit("prlimit-2");
           printf("Nouvelles limites : souple=%jd; stricte=%jd\n",
                   (intmax_t) old.rlim_cur, (intmax_t) old.rlim_max);

           exit(EXIT_SUCCESS);
       }

VOIR AUSSI

       prlimit(1), dup(2), fcntl(2), fork(2), getrusage(2), mlock(2), mmap(2),  open(2),  quotactl(2),  sbrk(2),
       shmctl(2),  malloc(3),  sigqueue  (3),  ulimit(3),  core(5), capabilities(7), cgroups(7), credentials(7),
       signal(7)

COLOPHON

       Cette page fait partie de la publication 5.10 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des
       instructions pour signaler des anomalies et la dernière version de cette page  peuvent  être  trouvées  à
       l'adresse https://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

       La   traduction   française   de   cette   page   de   manuel   a   été   créée   par  Christophe  Blaess
       <https://www.blaess.fr/christophe/>,   Stéphan   Rafin   <stephan.rafin@laposte.net>,   Thierry   Vignaud
       <tvignaud@mandriva.com>,  François  Micaux,  Alain Portal <aportal@univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard
       <fevrier@tigreraye.org>,   Jean-Luc   Coulon   (f5ibh)   <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>,   Julien   Cristau
       <jcristau@debian.org>,      Thomas      Huriaux      <thomas.huriaux@gmail.com>,     Nicolas     François
       <nicolas.francois@centraliens.net>,    Florentin    Duneau    <fduneau@gmail.com>,     Simon     Paillard
       <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>,     Denis    Barbier    <barbier@debian.org>,    David    Prévot
       <david@tilapin.org>,    Cédric    Boutillier     <cedric.boutillier@gmail.com>,     Frédéric     Hantrais
       <fhantrais@gmail.com> et Jean-Philippe MENGUAL <jpmengual@debian.org>

       Cette  traduction  est  une  documentation libre ; veuillez vous reporter à la GNU General Public License
       version 3 concernant les conditions de copie et de distribution. Il n'y a aucune RESPONSABILITÉ LÉGALE.

       Si vous découvrez un bogue dans la traduction de cette page de manuel,  veuillez  envoyer  un  message  à
       debian-l10n-french@lists.debian.org.

Linux                                            1 novembre 2020                                    GETRLIMIT(2)