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NOM

       semget - Obtenir l'identifiant d'un ensemble de sémaphores System V

BIBLIOTHÈQUE

       Bibliothèque C standard (libc, -lc)

SYNOPSIS

       #include <sys/sem.h>

       int semget(key_t key, int nsems, int semflg);

DESCRIPTION

       L'appel  système  semget() renvoie l'identifiant de l'ensemble de sémaphores System V associé à la valeur
       de clé key. Cela peut servir pour obtenir l'identifiant d'un ensemble  de  sémaphores  créé  précédemment
       (lorsque semflg vaut 0 et que key n'a pas la valeur IPC_PRIVATE) ou pour créer un nouvel ensemble.

       Un  nouvel  ensemble  contenant  nsems  sémaphores  est  créé  si key a la valeur IPC_PRIVATE ou si aucun
       ensemble n'est associé à key, et si l'option IPC_CREAT est présente dans semflg.

       Si semflg contient à la fois IPC_CREAT et IPC_EXCL et qu'un ensemble de sémaphores existe  déjà  pour  la
       clé  key,  semget() échoue et errno vaut EEXIST. (Cela est analogue à l'effet de la combinaison O_CREAT |
       O_EXCL pour open(2).)

       Pendant la création, les 9 bits de poids faible de l'argument semflg définissent les permissions  d'accès
       (pour  le  propriétaire, le groupe et les autres) au jeu de sémaphores, en utilisant le même format et la
       même signification que les droits d'accès dans open(2). Les permissions d'exécution ne sont pas utilisées
       par le système, et pour  un  jeu  de  sémaphores,  l'autorisation  d'écriture  signifie  autorisation  de
       modification.

       Durant  la  création,  la  structure  de  données  semid_ds  (consultez  semctl(2))  contrôlant le jeu de
       sémaphores est initialisée ainsi par semget() :

       -  sem_perm.cuid et sem_perm.uid contiennent l'UID effectif du processus appelant.

       -  sem_perm.cgid et sem_perm.gid contiennent le GID effectif du processus appelant.

       -  Les 9 bits de poids faible de sem_perm.mode contiennent les 9 bits de poids faible de semflg.

       -  sem_nsems reçoit la valeur nsems.

       -  sem_otime est mis à 0.

       -  sem_ctime est rempli avec l'heure actuelle.

       L'argument nsems peut valoir 0  (ignoré)  si  l'appel  système  n'est  pas  une  création  d'ensemble  de
       sémaphores.  Autrement nsems doit être supérieur à 0 et inférieur ou égal au nombre maximal de sémaphores
       par ensemble (SEMMSL).

       Si le jeu de sémaphores existe déjà, les permissions d'accès sont contrôlées.

VALEUR RENVOYÉE

       En cas de réussite, semget() renvoie l'identifiant de l'ensemble de sémaphores (un  entier  positif).  En
       cas d'échec, il renvoie -1 et errno contient le code d'erreur.

ERREURS

       EACCES Le  jeu  de  sémaphores associé à key existe, mais le processus n'a aucun droit d'accès sur lui et
              n'a pas la capacité CAP_IPC_OWNER dans l'espace de noms utilisateur qui régit son espace  de  noms
              IPC.

       EEXIST IPC_CREAT  et IPC_EXCL ont été tous les deux indiqués dans semflag, mais un ensemble de sémaphores
              de clé key existe déjà.

       EINVAL nsems est inférieur à zéro ou supérieur  à  la  limite  du  nombre  de  sémaphores  par  ensemble,
              (SEMMSL).

       EINVAL Un  ensemble  de sémaphores identifié par key existe déjà, mais nsems est plus grand que le nombre
              de sémaphores par ensemble.

       ENOENT Aucun jeu de sémaphores associé a key n'existe et l'argument semflg ne précise pas IPC_CREAT.

       ENOMEM Pas assez de mémoire pour créer les structures nécessaires.

       ENOSPC Le nombre maximal de jeux de sémaphores sur le système (SEMMNI) est atteint, ou le nombre  maximal
              de sémaphores sur le système est atteint (SEMMNS).

STANDARDS

       POSIX.1-2008.

HISTORIQUE

       SVr4, POSIX.1-2001.

NOTES

       IPC_PRIVATE n'est pas une option, mais un objet de type key_t. Si l'on utilise cette valeur spéciale dans
       l'argument  key, l'appel système ne se préoccupera que des 9 bits de poids faible de semflg et tentera de
       créer un nouveau jeu de sémaphores.

   Initialisation des sémaphores
       Les valeurs des sémaphores dans un ensemble qui vient d'être créé  sont  indéterminées  (POSIX.1-2001  et
       POSIX.1-2008 sont explicites sur ce point, bien que POSIX.1-2008 note que de futures versions du standard
       pourraient  exiger des implémentations qu'elles initialisent les sémaphores à 0). Même si Linux, comme de
       nombreuses autres implémentations, initialise les valeurs des sémaphores à 0, une application portable ne
       peut pas compter sur cette initialisation : elle doit  initialiser  explicitement  les  sémaphores  à  la
       valeur souhaitée.

       L'initialisation  peut  être  effectuée  avec  les  opérations SETVAL ou SETALL de la fonction semctl(2).
       Lorsque plusieurs concurrents ne savent pas qui sera le premier à initialiser le jeu  de  sémaphores,  il
       est  possible de vérifier que le membre sem_otime de la structure récupérée par une opération IPC_STAT de
       semctl(2) est non nul pour éviter les conditions de concurrence.

   Limites des sémaphores
       Les limites suivantes de ressources concernent l'appel système semget() :

       SEMMNI Limite système du nombre de jeux de sémaphores. Avant Linux 3.19, la valeur par défaut pour  cette
              limite était de 128. Depuis Linux 3.19, elle est de 32 000. Sous Linux, cette limite peut être lue
              et modifiée dans le quatrième champ de /proc/sys/kernel/sem.

       SEMMSL Nombre  maximal  de  sémaphores  par  ensemble.  Avant Linux 3.19, la valeur par défaut pour cette
              limite était de 250. Depuis Linux 3.19, elle est de 32 000. Sous Linux, cette limite peut être lue
              et modifiée dans le premier champ de /proc/sys/kernel/sem.

       SEMMNS Limite système du nombre de sémaphores : dépend de la politique (sous  Linux,  cette  limite  peut
              être  lue  et  modifiée dans le second champ de /proc/sys/kernel/sem). Le nombre de sémaphores est
              également limité par le produit de SEMMSL et SEMMNI.

BOGUES

       Le choix du nom IPC_PRIVATE est malheureux, IPC_NEW aurait mieux décrit sa fonction.

EXEMPLES

       Le programme montré ci-dessous utilise semget() pour créer un  nouveau  jeu  de  sémaphores  ou  récupère
       l'identifiant  d'un  jeu existant. Il génère la key pour semget() en utilisant ftok(3). Les deux premiers
       arguments de la ligne de commande sont utilisés comme  arguments  de  chemin  pathname  et  proj_id  pour
       ftok(3).  Le  troisième argument de la ligne de commande est un entier qui spécifie l'argument nsems pour
       semget(). Les options en ligne de commande peuvent être utilisées pour spécifier les attributs  IPC_CREAT
       (-c) et IPC_EXCL (-x) pour l'appel à semget(). L'utilisation de ce programme est expliquée ci-dessous.

       Sont  créés  en  premier  deux fichiers qui seront utilisés pour générer les clés avec ftok(3), puis deux
       jeux de sémaphores utilisant ces fichiers et enfin, les jeux sont listés avec ipcs(1):

           $ touch mykey mykey2
           $ ./t_semget -c mykey p 1
           ID = 9
           $ ./t_semget -c mykey2 p 2
           ID = 10
           $ ipcs -s

           ------ Semaphore Arrays --------
           key        semid      owner      perms      nsems
           0x7004136d 9          mtk        600        1
           0x70041368 10         mtk        600        2

       Ensuite, il est démontré que quand semctl(2) reçoit la même key (puisque générée par les mêmes  arguments
       passés à ftok(3)), il renvoie l'identifiant du jeu de sémaphore déjà existant :

           $ ./t_semget -c mykey p 1
           ID = 9

       Finalement,  il est montré quel type de collision peut survenir si ftok(3) reçoit des arguments de chemin
       pathname différents qui possèdent le même numéro d'inode :

           $ ln mykey link
           $ ls -i1 link mykey
           2233197 link
           2233197 mykey
           $ ./t_semget link p 1       # Génère la même clé que 'mykey'
           ID = 9

   Source du programme

       /* t_semget.c

          Sous licence GNU General Public v2 ou postérieure.
       */
       #include <stdio.h>
       #include <stdlib.h>
       #include <sys/ipc.h>
       #include <sys/sem.h>
       #include <unistd.h>

       static void
       usage(const char *pname)
       {
           fprintf(stderr, "Utilisation : %s [-cx] pathname proj-id num-sems\n",
                   pname);
           fprintf(stderr, "    -c           Use IPC_CREAT flag\n");
           fprintf(stderr, "    -x           Use IPC_EXCL flag\n");
           exit(EXIT_FAILURE);
       }

       int
       main(int argc, char *argv[])
       {
           int    semid, nsems, flags, opt;
           key_t  key;

           flags = 0;
           while ((opt = getopt(argc, argv, "cx")) != -1) {
               switch (opt) {
               case 'c': flags |= IPC_CREAT;   break;
               case 'x': flags |= IPC_EXCL;    break;
               default:  usage(argv[0]);
               }
           }

           if (argc != optind + 3)
               usage(argv[0]);

           key = ftok(argv[optind], argv[optind + 1][0]);
           if (key == -1) {
               perror("ftok");
               exit(EXIT_FAILURE);
           }

           nsems = atoi(argv[optind + 2]);

           semid = semget(key, nsems, flags | 0600);
           if (semid == -1) {
               perror("semget");
               exit(EXIT_FAILURE);
           }

           printf("ID = %d\n", semid);

           exit(EXIT_SUCCESS);
       }

VOIR AUSSI

       semctl(2), semop(2), ftok(3), capabilities(7), sem_overview(7), sysvipc(7)

TRADUCTION

       La  traduction  française   de   cette   page   de   manuel   a   été   créée   par   Christophe   Blaess
       <https://www.blaess.fr/christophe/>,   Stéphan   Rafin   <stephan.rafin@laposte.net>,   Thierry   Vignaud
       <tvignaud@mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal  <aportal@univ-montp2.fr>,  Jean-Philippe  Guérard
       <fevrier@tigreraye.org>,   Jean-Luc   Coulon   (f5ibh)   <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>,   Julien   Cristau
       <jcristau@debian.org>,     Thomas     Huriaux      <thomas.huriaux@gmail.com>,      Nicolas      François
       <nicolas.francois@centraliens.net>,     Florentin     Duneau    <fduneau@gmail.com>,    Simon    Paillard
       <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>,    Denis    Barbier    <barbier@debian.org>,    David     Prévot
       <david@tilapin.org>,    Thomas    Vincent    <tvincent@debian.org>    et    Jean-Pierre   Giraud   <jean-
       pierregiraud@neuf.fr>

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Pages du manuel de Linux 6.9.1                    15 juin 2024                                         semget(2)